vendredi 3 avril 2015

Mouiller la chemise...

Plus j'écris, de manière professionnelle ou bien privée, plus il me semble que ce que je produis est dévalué. Je veux dire qu'on s'adresse à moi pour un texte ou un autre, en s'attendant à ce que je réponde à la commande sur-le-champ, et en trouvant tout naturel que le résultat corresponde à la commande...

Les "mercis" (bon, j'admets, j'ai un problème avec la reconnaissance...) se font aussi rares que des coucous en janvier, ou de la neige en mai.

Je sais bien que la grande démocratisation des savoirs passent aussi par la multiplication des auteurs : internet, là comme ailleurs, est une gigantesque pédale d'accélération. Or, quand, sur la toile, s'agglutinent des centaines et des centaines de photographes amateurs, de rédacteurs anonymes, de petits bidouilleurs de vidéos, la production connaît par contrecoup le même sort que les voyages par rapport au tourisme de masse.

Des guides comme "écrire sur le web", (le lien m'a été obligeamment et, par en-dessous, de manière un peu méprisante au final, fourni par mon compagnon) tentent d'ailleurs de fixer des normes.

Je m'en tape le coquillard.

Mais je souffre donc d'une forme larvée de mépris, assez injuste. Car mes commanditaires de toute sorte, mon compagnon pour les bulletins de son association, des copains pour des courriers compliqués ou des requêtes administratives, des articles pour mon boulot, etc. , ne seraient pas capables, à mon sens, d'être aussi efficaces et aussi réactifs que moi. Là où je mets dix minutes, ils mettraient sans doute quelques heures pour un résultat comparable...

Soupir.

D'un autre côté, si l'on pense aux innombrables écrivains qui ont dû tirer à la ligne pour gagner leurs vies, alors même qu'ils portaient en eux le devenir d'une "vraie" oeuvre... Je m'en tire encore bien !

mercredi 1 avril 2015

Deuxième jour d'un blog cryptogrammé...

Cette nuit, comme d'habitude, vers trois heures du matin, je me suis réveillée dans la moiteur désagréable de la couette : je transpirais beaucoup et j'avais le coeur qui battait la chamade. Je ne me suis calmée qu'en enlaçant mon gros chat roux, celui que j'ai failli tuer il y a quelques mois et que je remercie chaque jour d'être vivant.

Le problème, tous les insomniaques le savent, est de se rendormir. Je tente de choisir le sujet de mes pensées, mais zwiiipppp... Tout cela glisse bien loin de ma volonté, et me voici reprise par mes soucis professionnels, le futur procès, ou encore mes relations si difficiles avec autrui. Je connais bien le remède  : tenter de penser aux choses plaisantes, pour échapper aux angoisses du quotidien. Mais cela ne marche pas à tous les coups, loin de là !

J'ai beau me projeter dans des futurs plaisants (telle manifestation à Paris, ou encore l'obtention du concours de mon rejeton unique et favori, ou encore, tout simplement, le menu d'un repas que j'aurais plaisir à confectionner), sournoisement, au détour d'une image sous mes paupières fermées, d'un mot qui fait bifurquer mon inconscient, d'une réminiscence ou d'un bruit dans la pièce, de nouveau mon cerveau vagabonde et saute d'un sujet à l'autre, comme lorsqu'on saute, pour s'amuser, d'une pierre à l'autre dans un ruisseau de montagne. Sauf qu'il ne s'agit pas de gambader : disons que je m'y tord les pieds !

Ma seule et dernière ressource, dans ce cas, reste la littérature. Ma liseuse n'éclaire que mon visage, la nuit, je ne dérange personne, et je m'abreuve en ce moment de Balzac. Mais si Balzac ne suffit pas, ou que mes yeux fatigués se ferment sans pour autant m'apporter le sommeil, alors je convoque 

MON BEAU PROJET

Il s'appelle en ce moment "la demeure entourée", et mon insomnie en a écrit, d'ores et déjà, la première page,  mais pas concrètement bien sûr : sur les volutes ailées de la nuit de ma chambre. Ce qui me rassure, c'est que son "pitch" peut se résumer en moins de dix mots, c'est bon signe.

C'est l'histoire d'une femme et d'une maison. 

Ce qui est rigolo, c'est qu'en ce moment même, un peu partout, la publicité pour  une nouvelle traduction, par Tatiana de Rosnay, du chef d'oeuvre de Du Maurier " Manderley" me saute aux yeux. Or, mon pitch à moi pourrait tout aussi bien s'appliquer à ce  livre (et au film d'Hitchcok). 

Sauf que la maison n'est qu'une longère paysanne, et que l'équivalente (pour moi)  de la première Madame de Winter  (dans le livre) est bien vivante (soupir), et que, quoi que je ne la porte pas dans mon coeur, je dois admettre qu'elle n'a pas la perversité de l'héroïne de Du Maurier.

Mais ce n'est pas grave, parce que je suis bien persuadée que mon histoire pourrait être celle de quantité de femmes, innombrables. Tirer un peu d'originalité de cette banalité, voilà le challenge. Et je le résoudrai via l'entourage de la fameuse maison...

Tiens, zut, il est déjà 7 heures.

mardi 31 mars 2015

Une seule solution : la reconversion !

overblog m'a chassée à coup de pubs. Comme toute l'architecture graphique de  mon ancien blog  avait nécessité l'intervention de mon beau-fils (parti faire le tour du monde), et mon compagnon (qui n'a aucune envie de s'y recoller), je m'en vais faire comme beaucoup : troquer le sur mesure pour du  prêt-à-porter.

Cela aura au moins l'avantage de libérer ma parole.  Mon blog  était lu tous les jours, par mon compagnon  donc, et d'autres amis proches - je devais donc surveiller mes propos, de peur de blesser ou de renvoyer une image négative...

Ce positivisme imposé me pesait, mais que faire d'autre ?

Ici, si je ne divulgue pas trop d'informations, il passera pas mal d'eau sous les ponts avant qu'on ne me débusque.

Non que je veuille spécialement me "lâcher" contre tel ou tel de mes proches, hein. Simplement, ne pas faire attention tout le temps à l'autre, soupir, et préférer parler de soi à des inconnus plutôt qu'à ceux pour qui votre figure est trop connue.

Et parler littérature, ah, oui, parler littérature.

Je ne voulais pas en parler sur l'ancien blog. Celui-ci me permettra-t-il de divaguer tout à mon aise ?

En tout cas, première mission : effacer les traces, et avant tout, prendre un nouveau pseudo...