mercredi 1 avril 2015

Deuxième jour d'un blog cryptogrammé...

Cette nuit, comme d'habitude, vers trois heures du matin, je me suis réveillée dans la moiteur désagréable de la couette : je transpirais beaucoup et j'avais le coeur qui battait la chamade. Je ne me suis calmée qu'en enlaçant mon gros chat roux, celui que j'ai failli tuer il y a quelques mois et que je remercie chaque jour d'être vivant.

Le problème, tous les insomniaques le savent, est de se rendormir. Je tente de choisir le sujet de mes pensées, mais zwiiipppp... Tout cela glisse bien loin de ma volonté, et me voici reprise par mes soucis professionnels, le futur procès, ou encore mes relations si difficiles avec autrui. Je connais bien le remède  : tenter de penser aux choses plaisantes, pour échapper aux angoisses du quotidien. Mais cela ne marche pas à tous les coups, loin de là !

J'ai beau me projeter dans des futurs plaisants (telle manifestation à Paris, ou encore l'obtention du concours de mon rejeton unique et favori, ou encore, tout simplement, le menu d'un repas que j'aurais plaisir à confectionner), sournoisement, au détour d'une image sous mes paupières fermées, d'un mot qui fait bifurquer mon inconscient, d'une réminiscence ou d'un bruit dans la pièce, de nouveau mon cerveau vagabonde et saute d'un sujet à l'autre, comme lorsqu'on saute, pour s'amuser, d'une pierre à l'autre dans un ruisseau de montagne. Sauf qu'il ne s'agit pas de gambader : disons que je m'y tord les pieds !

Ma seule et dernière ressource, dans ce cas, reste la littérature. Ma liseuse n'éclaire que mon visage, la nuit, je ne dérange personne, et je m'abreuve en ce moment de Balzac. Mais si Balzac ne suffit pas, ou que mes yeux fatigués se ferment sans pour autant m'apporter le sommeil, alors je convoque 

MON BEAU PROJET

Il s'appelle en ce moment "la demeure entourée", et mon insomnie en a écrit, d'ores et déjà, la première page,  mais pas concrètement bien sûr : sur les volutes ailées de la nuit de ma chambre. Ce qui me rassure, c'est que son "pitch" peut se résumer en moins de dix mots, c'est bon signe.

C'est l'histoire d'une femme et d'une maison. 

Ce qui est rigolo, c'est qu'en ce moment même, un peu partout, la publicité pour  une nouvelle traduction, par Tatiana de Rosnay, du chef d'oeuvre de Du Maurier " Manderley" me saute aux yeux. Or, mon pitch à moi pourrait tout aussi bien s'appliquer à ce  livre (et au film d'Hitchcok). 

Sauf que la maison n'est qu'une longère paysanne, et que l'équivalente (pour moi)  de la première Madame de Winter  (dans le livre) est bien vivante (soupir), et que, quoi que je ne la porte pas dans mon coeur, je dois admettre qu'elle n'a pas la perversité de l'héroïne de Du Maurier.

Mais ce n'est pas grave, parce que je suis bien persuadée que mon histoire pourrait être celle de quantité de femmes, innombrables. Tirer un peu d'originalité de cette banalité, voilà le challenge. Et je le résoudrai via l'entourage de la fameuse maison...

Tiens, zut, il est déjà 7 heures.

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